DOSSIERS SANTÉ

Cogestion clinico-administrative

Au cours des vingt dernières années, la cogestion s’est largement déployée au sein des établissements de santé comme le modèle de gouvernance du réseau synonyme d’une organisation performante et productrice de valeur ajoutée pour le patient.
C’est en rapprochant le système clinique du système de gestion qu’il est possible d’améliorer significativement l’accès et la qualité des soins offerts aux patients.
La cogestion clinico-administrative, c’est quoi?

La cogestion désigne un mode de gestion où les responsabilités sont partagées entre les corps médical et administratif. Son objectif est la mise à contribution des expertises médicales et administratives en vue de prendre des décisions stratégiques éclairées et orientées vers les patients.

La cogestion c’est ainsi s'assurer que l’intérêt du patient soit au cœur de la gestion du réseau de la santé.

La cogestion : un modèle aligné sur la valeur ajoutée aux patients

La cogestion a sensiblement évolué au cours des dernières années pour intégrer davantage la notion de valeur ajoutée au patient au cœur du mandat des cogestionnaires. Ainsi, il ne s’agit plus seulement d’accomplir un ensemble d’activités de gestion conjointement, mais de répondre avant tout efficacement aux besoins des patients.

Dans ce cadre, le médecin cogestionnaire offre une garantie de qualité des soins et de pertinence des actes médicaux rendus aux patients. Cette garantie s’explique par la plus-value multifactorielle des médecins dans l’organisation des soins :

  • Un contrepoids médical pour des orientations cliniques adaptées aux besoins spécifiques de chaque patient ;
  • Une connaissance approfondie des besoins individuels et collectifs de ces derniers ;
  • Une expertise relative à la transformation des pratiques médicales et à l’évolution des maladies ;
  • Un leadership mobilisateur auprès des médecins de leur département ;
  • Un atout du terrain dans l’optimisation de l’utilisation des ressources ;
  • Un leadership dans l’implantation de nouvelles approches et dans l’introduction d’innovations.

Du côté du gestionnaire clinico-administratif, sa contribution à forte valeur ajoutée s’appuie sur les éléments suivants :

  • La légitimité décisionnelle pour trancher et mettre en place les décisions d’ordre administratif dans un établissement de santé ;
  • Un leadership mobilisateur auprès de l’équipe de gestion (ressources humaines, personnel administratif, de soutien et technique) ;
  • La connaissance des réalités et des enjeux administratifs au moment de planifier et d’organiser les ressources en raison de sa proximité avec les instances ministérielles.
La cogestion locale au Québec : un modèle à succès qui mérite de s’implanter à tous les échelons du réseau de la santé

Le plus grand nombre de réalisations permises par la cogestion dans le réseau de la santé se situent à l’échelon local grâce à des initiatives coconstruites inspirantes qui s’adaptent aux réalités vécues sur le terrain.

Découvrez les témoignages de nos présidents d’associations sur les succès de la cogestion au niveau local !

La cogestion à l’échelon national : des exemples prometteurs

L’engagement des soignants et leur collaboration avec le gouvernement du Québec lors de la dernière décennie ont permis de mettre en œuvre plusieurs mesures d’amélioration de la qualité et de l’accessibilité aux soins pour les patients, parmi lesquelles :

  • Le rattrapage des listes d’attente en chirurgie ;
  • L’hospitalisation à domicile ;
  • La mobilisation des médecins spécialistes et les ententes intervenues durant la pandémie de la COVID-19 ;
  • La procréation médicale assistée (PMA);
  • Les plans de couverture de spécialités en régions éloignées ;
  • L’amélioration de l’accessibilité aux soins par le biais de la télémédecine et du conseil numérique ;
  • La télédermatologie.

La cogestion clinico-administrative est le modèle de gouvernance prôné par la Fédération puisque qu’il est le meilleur moyen d’atteindre les objectifs de qualité et d'accessibilité des soins pour le patient, de gestion de proximité et d'optimisation des ressources. En effet, la synergie médecin-gestionnaire à tous les paliers décisionnels est essentielle pour garantir que les exigences médicales et administratives convergent vers le bien-être du patient. Par ailleurs, cette collaboration interprofessionnelle favorise le partage de l’imputabilité sur les résultats. Enfin, ce modèle permet de mobiliser à grande échelle le corps médical dans l’élaboration, la mise en place et le succès d’initiatives susceptibles d’améliorer la qualité et l’accès aux soins.

Un modèle de gestion largement répandu à l’international

Les premières initiatives de cogestion documentées en milieux de soins et de services au Québec datent de la fin des années 1990. L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont avait alors mis en place dix tandems de cogestionnaires à la tête de programmes-clientèle et de programmes-diagnostics (imagerie médicale et biologie moléculaire).

Cette initiative était directement inspirée de ce qui se faisait dans d’autres juridictions depuis de nombreuses années. C’est le cas de l’hôpital Johns Hopkin à Baltimore aux États-Unis qui a mis en place la cogestion dans les années 1970 et qui est reconnu comme pionnier sur la question[1].

Outre les initiatives américaines, les systèmes de santé du Danemark, du Royaume-Uni et de la France ont aussi mis en place un fonctionnement en cogestion à différents niveaux au sein de leurs établissements. En particulier, ce modèle est particulièrement bien établi au Danemark, système de santé où les médecins sont les plus engagés dans la gestion[2].

 


[1] Denis et al., 2012.

[2] « Modèles et enjeux du partenariat médico-administratif : état des connaissances », AQESSS, 2012.

Rapport d'activités de la démarche « Objectif soigner »
Les solutions des médecins spécialistes pour améliorer le réseau

À la suite des témoignages de nombreux médecins spécialistes, inquiets de leur incapacité à prodiguer des soins convenablement en raison d’une détérioration sans précédent de l’accès, autant à des ressources qu’à des plateaux techniques, la FMSQ a lancé la campagne « Objectif soigner » en janvier 2023. Celle-ci avait pour but d’identifier les besoins prioritaires des équipes médicales et de les porter à l’attention des établissements afin qu’ils puissent présenter des plans d’action et de redressement au MSSS.

Le présent rapport d'activités fait état des résultats de la démarche « Objectif soigner »  en date du 31 juillet 2023 .

Lire le rapport